Vainqueur de 3 championnats platinium et de 2 supercoupes avec les Hourloup' Revengers, le Sénégalais Yerim Sakho était annoncé dans l'encadrement de plusieurs des franchises majeures de l'Ultraball. C'est finalement à l'Etoile Rouge de Bamako que l'aventure se poursuivra pour ce solide gaillard de 32 ans, ancien coach adjoint des Kathmandu Zen Bombance.

Yerim bonjour. C'est un plaisir de vous voir à Bamako, en quoi consiste exactement votre fonction ?
Je suis responsable de la formation. Je coache l'équipe espoirs, je supervise le recrutement des rookies et plus généralement je suis responsable du fonctionnement du centre de formation. Je suis super excité de pouvoir transmettre mon expérience à ces jeunes, je serai un peu comme un père pour eux.

A ce propos, vous avez parlé d'une nouvelle famille à propos des canards bamakois ?
Oui. Tenez, un exemple : quand le président Sissoko s'est aperçu que je ne savais pas lire, il n'a pas hésité un instant. Il a fait sortir tout le monde de la pièce pour que je ne sois pas déconcentré et il m'a expliqué bien en détail les différentes clauses de mon contrat. Vous imaginez ? Le président qui n'hésite pas à consacrer son précieux temps pour m'expliquer mon contrat, il a même apporté des corrections à la main, c'est fantastique un tel dévouement. J'ai mis une croix les yeux fermés, littéralement.

Qu'est-ce qui vous a surpris en arrivant à l'Etoile Rouge ?
Les méthodes d'entraînement sont très différentes de ce que j'ai connu avec Hourloup'. J'ai voulu attaquer avec un petit 100m Ricard avec les jeunes, histoire de faire connaissance quoi, et très vite le coach est intervenu pour me recadrer. J'ai mis un certain temps à m'y faire, mais il semblerait qu'ici l'entraînement soit très lié à l'eau, sans alcool dedans. C'est un peu dépaysant au début, mais bon, ça a l'air efficace, les gars sont super motivés, c'est un must quand il faut arrêter un gnou qui vous fonce dessus.

C'est le retour en Afrique pour vous, certains ont critiqué votre décision, évoquant un échec.
Peuteuteu, attends, Bamako c'est pas des guignols. C'est une équipe qui a battu les meilleurs en plat et qui a une grande marge de progression. Tiens, prends le match qui arrive contre les Richter. L'an dernier Bamako a fait 5-10 puis 10-10. Logiquement cette année on gagne 15-10. Et en plus c'est un club qui a montré que la formation était un secteur important pour lui. A la mi-saison, il y aura 5 joueurs formés au club, et je ne compte même pas Kazibwe qui a commencé au club à 19 ans, directement chez les pros. Alors bon, un échec, j'attends qu'on vienne me le dire en face...

Votre objectif pour le championnat espoirs qui va commencer ce week-end ?
Je voudrais bien qu'on finisse dans les 10 premiers. L'équipe a mûri et des joueurs comme Kravchenko ou Sameh, qui s'annoncent comme des futurs titulaires, devraient être laissés à disposition de l'équipe espoir malgré leur contrat pro. Bon, il ne faut pas se leurrer, c'est un objectif qui sera difficile à atteindre, mais il faut habituer les gamins à viser haut !