Pour son entame de championnat, l'Etoile Rouge de Bamako a facilement disposé du champion sortant, les Ost-Berlin Richter. Les canards bamakois ont semblé particulièrement motivés, contrairement à leurs adversaires du jour, qui arboraient une petite mine dès l'avant match. Dépassés, perpétuellement en retard sur l'action et en petite forme physique, les Richter ont semblé paralysés par leur titre 2104 et incapables de maîtriser la fougue d'une équipe de seulement 24 ans de moyenne d'âge. Les joueurs ont bien voulu répondre à quelques questions...

Ingo, alors ça-y est, la forme revient ?
Ingo Mann : C'est vrai que ça fait du bien de marquer d'entrée !
Et un bien joli but en plus !
Ingo Mann : Faut pas abuser non plus, hahaha... En fait tu vois, je me retrouve face à Lajunen en 1 contre 1, face au but des Richter. Là je me dis qu'il va me faire une feinte et je me demande si je dois anticiper un peu à gauche ou à droite. Mais non, tu vas rire, je crois qu'il a reçu une saucisse derrière la tête et bon, tu connais les Richter, c'est pas des mecs super calmes. Alors le Lajunen il se retourne pour voir qui a lancé la saucisse et moi, obligé, j'en profite pour le plaquer par derrière. Bon, c'est pas glorieux, mais fallait bien ça pour que je réussisse mon coup !
Et dans la foulée vous récupérez la balle et vous marquez...
Ingo Mann : Exactement. Une fois que j'ai la balle en face du but, le Lajunen il peut toujours agiter sa saucisse, il en faut plus pour me troubler. Tiens au fait, je dédie mon but à Voltaire Coulibaly, je crois que la saucisse était à lui !

Israël, Israël, un petit mot ?
Israël Mugeyi : Avec plaisir.
A seulement 20 ans, vous marquez aujourd'hui votre quatrième but, c'est le bonheur non ?
Israël Mugeyi : Ah ouais, c'est super. Mais il faut dire que le club a une vraie politique de formation, imagine, à 18 ans j'avais déjà marqué deux fois avec les pros. C'est pas dans tous les clubs que tu verras une telle marque de confiance !
Votre contrat se termine à la fin de la saison, vous savez déjà si vous allez re-signer ?
Israël Mugeyi : Non, c'est encore trop tôt pour le dire. J'ai envie de rester, c'est évident, je suis bien ici. Mais la carrière d'un sportif est courte, spécialement à Ultraball, alors on verra le moment venu. Mais je vis des grands moments ici, tiens, la semaine prochaine je vais jouer pour la première fois à Ziguinchor, c'est un truc énorme, il paraît que ça te reste toute la vie !

Oh mais voilà le héros du jour !
Ziya Dag : Oui, enfin, faut pas abuser non plus...
Vous êtes tout trempé ?
Ziya Dag : Oui, les copains ont fêté mon assist, ils ont été un peu turbulents...
Racontez-nous votre passe décisive.
Ziya Dag : Ben on est en fin de match tu vois, c'est le dernier quart et on mène 12-0. Mais bon on lâche rien, ici c'est chez nous et on voulait leur faire payer la défaite de l'an passé.
C'est réussi !
Ziya Dag : Ah ben ça c'est sûr oui, hahaha... Alors tu vois, comme je te disais, les Richter essayent de sauver l'honneur en montant une petite attaque pas franche, un truc un peu vicieux. Mais je traverse le premier rideau et je choppe Kovalainen qui essayait de passer en traître. Ni une, ni deux, paf le chien, par terre le Kovalainen. Mais bon, il était plus rapide que moi donc on était parti pour en rester là sauf que voilà t-y pas mon Marco (Bosbach, NDLR) qui surgit comme un diable et qui fait le ménage devant moi. Là j'ai la balle en main, on est en 11ème phase et je sais que le petit Israël (Mugeyi, NDLR) est devant. Résultat je balance devant un peu au hasard, la balle traverse la moitié du terrain, Israël fait une super réception et marque dans la foulée dans un angle super fermé, la classe quoi. Sauf que c'est surtout du bol, ma passe je la réussis jamais à l'entraînement, pareil pour le jeune et son tir.
Vous êtes tout de même "Maraudeur de la semaine" !
Ziya Dag : Hahaha ! Oui, c'est vrai, trop bon ça... Putain, je vais me faire charrier toute la semaine, ça va être l'enfer !

Les canards bamakois se déplacent à Ziguinchor pour la prochaine journée de championnat. Ce match avait déjà eu lieu l'année dernière au même moment de la saison et les Hourloup' avaient gagné 17-0 la première édition du derby, "King of the Mandings", qui met l'Afrique de l'Ouest dans tous ses états ! Nous reviendrons plus avant dans la semaine sur la seconde édition du "classico mandingue" dans notre série d'articles "King of the Mandings II : once you go black, you don't go back".