Bamako a vécu aujourd'hui sa deuxième journée d'émeutes. Dans un climat lourd, la ville a été livrée à des petites bandes de pillards extrêmement mobiles. Les forces gouvernementales continuent à ne protéger que les bâtiments publics, bien qu'une colonne de la Garde Nationale en provenance de Ségou soit annoncée pour demain. Il reste à savoir s'il s'agit là d'une rumeur ou de la vérité.

Les installations de l'Etoile Rouge sont quant à elles toujours protégées par les services de sécurité du club. De nombreux employés du club, leurs familles et nombre d'habitants du quartier sont réfugiés à l'intérieur du Stade des Martyrs, au sein duquel des problèmes d'approvisionnement en eau commenceraient à se poser, sans parler des problèmes d'hygiène. Trois manifestants seraient morts par balle lors d'un assaut contre le stade cette nuit, mais cette information n'a pas pû être vérifiée.

Quant au reste de la ville, si certains quartiers restent calmes, d'autres connaissent pillages de magasins et incendies de véhicules sans interruption. Il est néanmoins à noter qu'heureusement le bilan humain semble être dans l'état actuel de nos connaissances plutôt léger eu égard aux troubles.

Joint au téléphone, le président Sissoko a de nouveau affirmé qu'il ne voyait aucune raison de reporter le match de dimanche contre la Roma. "Les joueurs n'ont rien, ils sont toujours en attente à la frontière. Dès que les choses seront plus calmes ils reviendront. Au pire on peut aligner une équipe avec les joueurs qui n'étaient pas du déplacement à Ziguinchor (NDLR Dai, Lindhardt, Arnstad) et quelques jeunes du centre. Le calme règne dans le Stade des Martyrs, les conditions requises par le règlement pour un match officiel sont réunies, pourquoi annuler à cause de quelques jeunes excités ?"