C'est une atmosphère particulière qui règnait ces jours derniers au Stade des Martyrs. Avec la retraite proche de Kenenisa Walcha, le buteur historique du club, et celle d'Acacio Dai, le capitaine courage de cette formation, c'est la fin d'une ère qui se dessine pour l'Etoile Rouge de Bamako. Alors que le club avait tout misé sur la coupe, espérant offrir aux deux joueurs un départ en beauté, l'expérience bamakoise du kill tournait court après le deuxième tour de poules. Certes les canards bamakois avaient fait de la soupe d'open comme annoncé, et des équipes aussi réputées que Stockholm ou Kiev avaient encaissé avec difficulté l'impact physique du groupe malien, mais une défaite malencontreuse contre Poitiers et un Gamboa en forme olympique avait mis fin aux ambitions du meilleur club africain de la saison.

Car si la saison se finissait en eau de boudin, le championnat avait été de toute beauté, offrant aux hommes du président Sissoko une cinquième place absolument inespérée en championnat, et ce bien que l'absence de Kravchenko, en greffe pendant tout le championnat, ait forcé le coach SHB a aligné le jeune Camerounais Roger Ndjeng, que bien des équipes d'open auraient jugé indigne de prendre place sur le banc. Symbole de la vaillance et de la solidarité de cette équipe, le jeune Ndjeng ne décevra pas son coach, les jeunes Hajar et Berberat prenant exemple sur lui. Le petit Suisse Berberat marquera même un superbe sack sur le vétéran Llanos pour sa seule titularisation de la saison, un véritable exploit quand on se souvient de toutes les misères que ce joueur avait fait subir à l'Etoile Rouge par le passé.

Mais malgré leur vaillance, les jeunes sortant du centre de formation manquent encore de coffre pour maintenir l'Etoile Rouge en platinium. Il était donc important dans cette optique, de se renforcer lors des enchères, la venue d'un blitzeur de talent et/ou d'un bloqueur rapide étant jugées de première importance par le staff du club. Hélas on sait à présent que de renforts il ne devrait point y avoir. Osei Kwakwa, que le club avait déjà approché à l'époque de sa signature en tant que rookie, et Jan Rune Andersen se virent offrir des salaires bien supérieurs aux propositions bamakoises, le club malien ne ratant que de peu le bloqueur expérimenté Fatih "Thoryum" Sukur. Quant à Steffen "la vipère" Bastesen, le prometteur blitzeur Norvégien avait dans un premier temps accepté l'offre du président Sissoko avant de faire machine arrière suite à une contre-offre du Colonel Moutarde.

Comme si cela ne suffisait pas, non content de ne signer aucun renfort, les canards bamakois doivent encaisser le départ d'Israel Mugeyi, formé au club, qui rejoindra probablement le club rival de Ziguinchor. Le joueur a d'ailleurs été écarté du groupe disputant la tournée d'adieux de Walcha et Dai, non pas dans un esprit punitif, mais bel et bien parce que le joueur aurait refusé de se soumettre à des tests physiques aquatiques de toute simplicité. Bref, que des malheurs pour le club du président Sissoko en cette fin de saison 2108, état de fait symbolisé par la chute du mur du maquis de Merlin Traoré qui jouxte les structures administratives du club.

C'est donc avec les seuls Kazibwe (futur capitaine), Bosbach et Kravchenko, épaulés par les jeunes Berberat, Ndjeng et Hajar que rejoindront sans doute en cours de saison d'autres jeunes, que l'Etoile Rouge essayera de jouer le maintien en platinium. Sera t'elle la première équipe à réussir à se maintenir en se basant sur un jeu physique ? L'avenir seul le dira, même si les bookmakers estiment déjà que la réponse sera négative (le maintien était proposé à 25/1 hier à Dakar).

Dans cet océan de mauvaises nouvelles, les canards bamakois tenteront de se raccrocher aux trop rares bouées. Tout d'abord des rentrées financières qui s'annoncent d'une bonne facture et les futurs sortants du centre de formation. Si parmi ces derniers des bloqueurs comme Nketiah ou Dos Santos seront sans aucun doute des joueurs régionaux de bonne facture, toute l'attention des formateurs est concentrée sur le tout jeune Rana Jung Bist que le club vient tout juste de signer en provenance du Népal. En plus d'avoir une provenance exotique, le joueur montrerait des dispositions rarement observées à Bamako. Certains affirment même que si le règlement le permettait, le coach SHB l'alignerait en plat sans plus attendre ! Nul doute que son potentiel physique sera scruté avec soin lors des matchs du championnat espoirs.