Seydou Gaoussou Sissoko, le président de l'Etoile Rouge de Bamako, ne laisse personne indifférent. L'homme a ses réseaux et ses ennemis, ses médailles et ses casseroles. Avant le premier match de la saison, il a accepté de répondre à nos questions.

Président, quelles sont vos ambitions pour la saison? Même si le niveau s'annonce excessivement élevé en open league avec l'arrivée d'entraîneurs expérimentés, notre objectif est de viser la montée tout en asseyant la stabilité financière et administrative du club.

Votre nom a souvent été évoqué dans divers scandales financiers? Comment l'expliquez-vous? Je me permets tout d'abord de vous rappeler que j'ai toujours été blanchi ou amnistié. On ne prête qu'aux riches, la réussite de l'Etoile Rouge attire les convoitises, les jalousies et les rumeurs. On tente de déstabiliser le club à travers ma modeste personne mais nous ne nous laisserons pas faire.

L'arrivée de SHB à l'Etoile Rouge en tant que coach a pris tout le monde par surprise, comment s'est négociée sa signature? Nous utilisions les services du même cabinet d'avocats et nous sommes rencontrés par hasard à New York. J'étais à l'époque accusé, à tort bien sûr, d'avoir monté une double-billeterie. SHB m'a fourni de précieux conseils comptables et nous avons sympathisé. Nous sommes tous deux persuadés que l'Afrique a un énorme potentiel sportif et financier; le challenge l'a séduit et après quelques rapides négociations, il a signé avec nous.

On dit que si l'on vous laissait faire, l'Etoile Rouge de Bamako deviendrait un groupe de média plutôt qu'une entreprise sportive? Nous avons en effet examiné plusieurs projets dans ce sens. Malheureusement, la télévision malienne à péage n'est pas encore une possibilité viable financièrement. Par contre, il est vrai que nous avons des participations minimes dans les organes de presse de plusieurs franchises. C'est une stratégie à long terme qui doit nous permettre d'être plus grands et plus forts en faisant des économies d'échelle. La synergie de nos diverses activités, la fusion contenu-contenant grâce aux nouvelles technologies, est une opportunité à saisir pour l'Afrique et nous continuerons à aller dans ce sens.

On vous prête également des ambitions politiques? J'envisage en effet de me présenter à la députation. Non pour jouir de l'immunité parlementaire, ainsi que le suggèrent les mauvaises langues, mais parce que je pense pouvoir apporter beaucoup à mon pays par ma droiture et mon sens du sacrifice.