C'est à Kostroma, triste bourgade russe portant encore les stigmates industrielles de l'ère soviétique, que nous retrouvons l'Etoile Rouge de Bamako pour cette deuxième journée de la ligue Open. Ce sont donc les Poètes de l'Apocalypse qui reçoivent au stade de la poèsie devant 8650 spectateurs abrutis de vodka et de smarties vendus sur ordonnances. A noter qu'une fois de plus les officiels ont refusé d'écouter les réclamations bamakoises alors que le staff malien avait cette fois ci pris la précaution de porter plainte avant le match (air trop pollué, température trop basse, 8 kostromais pour seulement 7 bamakois). L'Etoile Rouge envisage d'ester devant le Tribunal Arbitral du Sport à Genève, afin de faire constater le complot et surtout afin que ce dernier cesse! Mais fi des arguties juridiques, place au match!

1/4 Ce sont les kostromais qui se lancent à l'assaut du but bamakois, dans ce qui s'annonce comme une attaque en passe classique. Gyimesi reste à l'arrière avec la balle pendant que ses coéquipiers s'élancent vers l'avant. Ermias et Bondarevs s'interposent en premier rideau défensif et Ermias s'écroule dans une mare de sang sur le premier plaquage du match. Inutile de dire que le banc bamakois fait triste mine, à commencer par Boucader Diallo, le préparateur physique qui avait succédé à Bassari N'Diaye tragiquement décédé. Gyimesi passe à Jokic dans un schéma qui semble avoir été bien préparé à l'entraînement pendant que Okike et Kazibwe font passer à Dive l'envie de blesser des joueurs bamakois. Jokic tente un tir dans un angle excessivement fermé mais échoue pitoyablement. C'est finalement Duff qui réussira à s'emparer de la balle et qui marquera à bout portant malgré les présences de Kazibwe (revenu au dernier moment dans un effort sublime) et d'Ogweno. L'Etoile Rouge de Bamako portera réclamation pour jets de fumigènes sur le terrain ayant gêné la vision du jeu des canards bamakois mais elle sera refusée, les arbitres ne voyant aucune fumée sur l'enregistrement holographique du match (absence de fumée que le staff malien mettra sur le compte d'une grossière manipulation des images par les russes, déposant plainte à ce sujet auprès de la milice de Kostroma). Kostroma Poètes de l'Apocalypse 8 Etoile Rouge de Bamako 0

2/4 Bien décidés à lutter contre l'injustice, à éviter la séance de piscine (??) promise par leur entraîneur à partir du bord du terrain et à venger leur camarade Ermias, les canards bamakois s'élancent vers le but de Kostroma dans une attaque en force que les rares journalistes maliens présents sur place décriront comme "pleine d'une grâce aérienne" et "d'une subtilité tactique inouïe". Duff et Dive tenteront bien de s'interposer timidement mais Ogweno marque dos au but dans un tir aveugle par dessous son épaule (il faisait aussi le poirier sur une main) malgré la présence à l'interception de Gyimesi et Garrard médusés par tant d'aisance technique (c'est en tous cas la version du staff bamakois). Kostroma Poètes de l'Apocalypse 8 Etoile Rouge de Bamako 5

3/4 C'est à nouveau une attaque en passe que tentent de mettre en place les Poètes de l'Apocalypse. Mais une attaque différente de la première puisque Garrard impressionné par l'impact physique des canards bamakois a supplié son entraîneur de lui donner un rôle "loin des grands noirs" (sic) et que ce dernier a cédé, sans doute attendri par ses pleurs. Ils ne sont donc plus que trois poètes à s'élancer pour tenter de préserver leur avance au score. Ils ne sont même plus que deux puisque Mizin s'arrête avant le milieu du terrain sans doute impressioné par Bondarevs et Kazibwe qui semblent tous deux foncer droit sur lui! Gyimesi passe à Dive qui fait une belle réception. La présence de Garrard si près de ses buts ne semble en fait pas avoir été prévue par son entraîneur qui est fou de rage de voir son joueur sangloter et colorer son pantalon avec des déjections naturelles et incontrôlées (ce seront les seules contributions de Garrard à ce quart-temps). Dive restant sur place et Jokic s'enfonçant dans les lignes bamakoises, le bloc équipe de Kostroma est maintenant étiré sur tout le terrain, ce qui côutera cher aux Poètes. En effet, Dive voyant Jokic aux prises avec 3 bamakois tente de trouver du soutien derrière lui et envoie la balle vers Mizin. Mais ce dernier est toujours encadré par Kazibwe et Bondarevs, et c'est ce dernier qui s'empare de la balle. Le reste du quart-temps ne donnera rien de bien passionant, Bondarevs s'interrogeant sur l'utilité de l'objet sphèrique qu'il tient en main. Les officiels bamakois tenteront d'obtenir des points supplémentaires pour cette possession de balle, mais les officiels refuseront d'homologuer ce qui semble être une variante très localisée des règles (en fait une possession de balle par un joueur bulgare n'étant pas en position de marquer ne rapporte pas de point selon les règles en vigueur, nouvelle qui surprendra grandement le staff bamakois). Kostroma Poètes de l'Apocalypse 8 Etoile Rouge de Bamako 5

4/4 Dernière chance de l'emporter pour les canards bamakois qui semblent encore choisi l'option de la finesse en s'élançant tous ensemble vers le centre du terrain ("les poètes étaient bamakois ce soir!" titrera la Tribune de Gao). Kostroma choisit une défense haute, 4 joueurs s'élançant dès le coup d'envoi vers les bamakois. Le défi s'annonçait d'autant plus incertain que Muthemba pour Kostroma et Okike pour l'Etoile Rouge, étaient tous deux mal en points. Mais alors que les deux blocs équipes étaient sur le point de se heurter, quelle ne fût pas la surprise de l'entraîneur de Kostroma lorsqu'il constata que Petrescu et Gyimesi couraient les yeux fermés droit devant eux et passaient ainsi à côté de joueurs bamakois hilares qui n'en demandaient pas tant!!! Nafe choisit d'abréger les souffrances de Muthemba en lui faisant avaler sa langue (qu'il avait bien pendue) et ramène les deux équipes à égalité. Pendant que Bondarevs et Duff se battent comme des chiffonniers au centre du terrain à la plus grande joie du public, c'est Garrard qui se retrouve seul face à 4 joueurs bamakois. Le Poète de l'Apocalypse vivant toujours la fin du monde tout au fond de ses viscères et n'ayant pas fini de faire ses petits besoins, c'est en toute décontraction et en racontant des blagues tombouctoises que Ogweno marquera le but de la victoire. Kostroma Poètes de l'Apocalypse 8 Etoile Rouge de Bamako 13

La roue tourne et l'Etoile Rouge de Bamako signe sa première victoire en championnat pro. Les protestations puériles de l'entraîneur de Kostroma (qui prétendra que Petrescu et Gyimesi se seraient vus offerts une tisane suspecte par le médecin bamakois avant le dernier quart-temps et qu'une main inconnue aurait versé du laxatif dans l'eau de Garrard) n'y pourront rien. Bamako était plus fort ce soir, aidé il est vrai par l'inexpérience visible de Kostroma. Première marche vers la gloire ou accident de parcours? Le futur le dira, mais SHB pointait encore une fois le déficit physique de son équipe, malgré le premier mort infligé à un adversaire, insistant sur le fait que l'équipe encaissait trop de points pour être compétitive.

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8650 spectateurs

Kostroma Poètes de l'Apocalypse: Gyimesi, Garrard, Jokic (5), Petrescu, Dive (3), Mizin, Duff, Muthemba

Etoile Rouge de Bamako: Ermias, Nafe (3), Bondarevs, Kazibwe, Okike, Mann, Ogweno (10)