Limogé de son poste d'entraîneur par le président Seydou Gaoussou Sissoko alors même que l'Etoile Rouge de Bamako accédait enfin aux ligues professionnelles d'Ultraball, Cheikh Fantamady Coulibaly a accepté de répondre à nos questions.

Cheikh, tout d'abord, comment vous sentez vous après les évènements des derniers jours? Je me sens comme un boxeur sonné. J'ai encore du mal à comprendre ce qui s'est passé. Après des années de bons et loyaux services on m'a jetté comme un malpropre, en quelques heures seulement. C'est très difficile à vivre.

Etes vous en colère contre le président Sissoko? Pas vraiment. Je pense que j'avais ma place dans l'équipe mais le président en a jugé autrement. C'est son droit. Par contre je suis inquiet pour le club: la gestion du président Sissoko est une gestion à court terme, et un club ne peut pas survivre longtemps de cette façon.

Un conseil pour votre remplaçant, SHB? Je pense qu'il n'a pas besoin de mes conseils, il est assez expérimenté pour que les magouilles locales glisssent sur lui comme l'eau sur les plumes du canard. Le président Sissoko n'a peut-être pas réalisé qu'il risquait d'introduire le renard dans le poulailler (rire). Il devra néanmoins tenir compte des particularités bamakoises s'il ne veut pas se mettre les fans à dos.

A propos de canards, comment voyez vous la saison à venir pour les canards bamakois? Elle devrait s'annoncer difficile en toute logique: de nouveaux joueurs, un nouvel entraîneur, un nouveau championnat et un président ambitieux à l'extrême. Mais beaucoup des adversaires de l'Etoile Rouge ne seront pas mieux lottis. Si l'encadrement du club réussit à communiquer sa détermination aux joueurs, le club pourrait envisager de jouer la montée dans la division supérieure. Et les choses n'en deviendront que plus difficiles...

Et votre avenir? Il est encore trop tôt pour en parler. J'ai plusieurs propositions et je m'accorde quelques jours de réflexion. Je peux d'ores et déjà affirmer que contrairement à une certaine rumeur je ne rejoindrai pas les Elephants de Tombouctou, par égards pour les fans de l'Etoile Rouge à qui je dois beaucoup. Mais je resterai sans doute dans ce milieu, je lui dois tout et je ne sais rien faire d'autre...