La grève continue au stade des Martyrs. Les grévistes, toujours menés par le vaillant Youssouf "le rouge" Traoré, ont aujourd'hui essayé d'empêcher l'entrée sur les installations d'entraînement de l'Etoile Rouge de Bamako en installant un piquet de grève.

C'est un miracle !

Et le miracle s'est produit: alors que plus personne ne l'espérait, grévistes et non grévistes se sont rapprochés. Ousmane Thiaw, le responsable de la sécurité du stade des Martyrs, est intervenu personnellement auprès de monsieur Traoré le conjurant de lever le piquet de grève avant que l'irréparable ne se produise. Hélas, trois fois hélas, le leader syndicaliste, pensant sans doute avoir marqué des points avec son action, a refusé de l'écouter assurant qu'il faudrait lui "passer sur le corps" pour accéder aux installations d'entraînement.

Une grossière erreur

Une remarque malheureuse s'il en est... Car, vous l'aviez deviné, ce qui devait arriver arriva. Mihails Bondarevs arriva sur les lieux, décidé à briser quelques crânes de gnous pour s'échauffer et commencer la journée de bonne humeur! Il se trouva fort contrarié lorsqu'il constata qu'on essayait de lui barrer la route. Décidé à faire preuve de diplomatie afin de ne pas nuire à l'image du club devant les journalistes présents, il distribua quelques gentilles gifles. Les syndicalistes se retrouvèrent à terre et commirent alors une grossière erreur.

Un vent de panique

Il est probable que s'ils étaient restés au sol, les incidents en seraient restés là. Mais les pauvres n'avaient visiblement pas l'expérience de ce genre de situation. Ils se mirent donc à crier et à courir dans tous les sens. L'hystérie se nourrissait elle même et faisait gonfler un vent de panique parmi les syndicalistes. A leur décharge, il faut bien reconnaître que Mihails Bondarevs ne faisait rien pour calmer la situation, allant de l'un à l'autre en poussant moultes vociférations et en distribuant de joyeuses torgnolles.

Le calme après la tempête

Et soudain l'attention du bulgare fût attirée par un gnou qui passait par là. Il le chargea derechef sur ses épaules et s'en alla en trottinant vers le terrain d'entraînement, sifflotant et visiblement de très joyeuse humeur. Youssouf Traoré et ses camarades décidèrent quant à eux d'opérer un repli stratégique de la plus grande sagesse, annonçant qu'ils allaient "recadrer leur action."