La grève des personnels de maintenance du stade des Martyrs a connu aujourd'hui une fin aussi rapide qu'inattendue. C'est Youssouf Traoré lui-même qui a annoncé la fin de l'action de revendication avant de serrer la main du président Sissoko, "un homme franc que j'avais mal jugé".

La grève est finie, le travail reprend

C'est au petit matin, après une longue nuit de négociations, que Youssouf Traoré a rejoint ses camarades de lutte. Il leur a alors annoncé la mauvaise nouvelle: il leur fallait capituler, sans conditions, car le combat était par trop inégal et ils ne pouvaient rien obtenir de plus. Il avait cependant deux bonnes nouvelles à leur fournir pour les réconforter. Premièrement la ration de cacahuètes hebdomadaire sera à présent composée pour moitié de cacahuètes salées, une nette amélioration pour leur régime alimentaire. Deuxièmement, ils allaient tous recevoir un t-shirt neuf proclamant "j'ai fait la grève pour des cacahuètes et tout ce que j'ai eu c'est ce t-shirt!"

Calmer les ardeurs des plus combatifs

Dire que les travailleurs qui s'étaient engagés avec ferveur dans le combat syndical étaient satisfaits des paroles de Youssouf Traoré serait très éloigné de la vérité. Mais ce dernier sût calmer les ardeurs des plus combatifs avec des paroles simples et empreintes de bon sens: "les travaux de la piscine s'achèvent demain". Ceci acheva miraculeusement de convaincre les plus rétifs que cet accord était le meilleur qu'ils pouvaient obtenir et qu'il était temps de reprendre le travail...

Youssouf Traoré licencié

Mais il était écrit que quelqu'un allait devoir payer pour la grève. C'est bien sûr le meneur, Youssouf Traoré, qui avec panache et courage accepta de subir l'ire du staff bamakois afin d'épargner ses camarades de lutte. Il fût donc licencié sans aucune indemnité par un président Sissoko vraiment impitoyable dès que son argent est en jeu. Par chance, monsieur Traoré retrouva tout de suite du travail (qui plus est mieux rémunéré) au sein de la société i-Gun qui, coïncidence ou hasard, se trouve être l'un des sponsors de l'Etoile Rouge de Bamako.

La tribune "est" en mauvais état

Tout irait donc bien dans le meilleur des mondes si la tribune "est" du stade des Martyrs n'avait pas souffert du manque d'entretien. Constatant le mauvais état de cette tribune antédiluvienne, le président Sissoko prît aussitôt la décision courageuse qui s'imposait et demanda à son entreprise de travaux publics de faire les travaux nécessaires puisque la réfection de la piscine devait s'achever. La tribune "est" du stade des Martyrs devrait donc être fermée pendant 3 semaines, réduisant la capacité du stade des Martyrs à 8600 places. Mais, bonne nouvelle pour les fans des canards bamakois, les travaux permettront d'augmenter la capacité de la tribune concernée, ce qui permettra au stade des Martyrs d'atteindre les 11000 places!