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Etoile Rouge de Bamako
Ce que nous sommes est là où nous étions.
Histoire (1): La nuit des caïmans

Le 12 septembre 2047, Ahmed Mohamed Diarra, président de la République Islamique du Mali, fût assassiné par le sergent Modibo Traoré, l'un de ses gardes du corps. Ce meurtre marqua le début de ce que l'on devait appeler "la nuit des caïmans". Durant ces quelques heures d'obscurité, les militaires prirent le pouvoir et éliminèrent dans les larmes et le sang plus de 2000 opposants supposés (syndicalistes, hommes politiques, journalistes, militants des droits de l'homme...).

Dans les semaines qui suivirent, la répression ne connût pas de répit. Des dizaines de milliers de maliens choisirent l'exil et un flot continu de réfugiés menait aux pays limitrophes (principalement vers le Sénégal, la Mauritanie et la Guinée, pays qui étaient encore relativement démocratiques) suivi par le regard amusé des soldats sous les ordres du Colonel Choguel Amani (surnommé "la hyène" par...ses amis), pas mécontent de voir les "éléments séditieux" quitter le pays. Craignant que le coup d'état malien ne donne des idées aux armées des pays voisins et peu rassurés sur leur sécurité, de nombreux exilés choisirent de rejoindre la France (pays qui avait une longue tradition d'immigration malienne) par des voies légales ou clandestines.

C'est à Montreuil (Seine St Denis), surnommée Bamako/Seine dès le XXème siècle, que nombre d'entre eux se retrouvèrent, partageant misère, désillusions et volonté de revanche. Des syndicalistes et des membres du parti communiste malien se regroupèrent afin de fonder une association d'entraide à leurs compatriotes. L'Etoile Rouge (qui n'était pas encore "de Bamako") était née. Rapidement la structure d'entraide décida de former une équipe de football afin de drainer des fonds grâce à la recette des matchs et aux activités annexes (buvette, tombolas etc).

Les matchs avaient lieu tous les samedi au stade des Grands Pêchers et ils devinrent petit à petit le point de rencontre de toute la communauté malienne d'Ile de France, dépassant le cadre strictement sportif pour devenir tout à la fois meeting politique, bal populaire et marché de produits africains. Attirant régulièrement plus de 20.000 personnes, ces rassemblements finirent fatalement par capter l'attention des gouvernements français et malien. Le Colonel Choguel Amani menaça alors officiellement la France de rompre ses relations diplomatiques si cette dernière refusait d'interdire "ces rassemblements de canards peureux qui ont fui la mère patrie en laissant une coulée de fiente derrière eux".

Ce fût une erreur. La France s'apprêtait à interdire ces rassemblements qui devenaient politiquement ingérables mais, devant ces menaces, elle choisît d'y renoncer afin de ne pas donner l'impression de céder face à une ancienne colonie. Au contraire, elle donna une légitimité sportive à l'Etoile Rouge lorsque la Fédération Française de Football accepta (sur pression politique) son inscription en Coupe de France (épreuve dont l'Etoile Rouge atteindra les 1/32èmes de finale en 2052).

C'est à la suite de ces évènements que Lobi Koité, l'un des syndicalistes fondateurs du club, fît son célèbre discours du "canard", dans lequel il revendiquait pour la première fois le surnom du palmipède par opposition à la junte de Bamako (qui en bambara signifie littéralement "marigot aux caïmans" et dont les armoiries sont trois caïmans). "Nous, canards bamakois, continueront à cancaner. (...) Les caïmans pourront toujours claquer des dents et agiter la queue, ils ne nous feront pas taire. (...) Les menaces ne nous font pas peur et glissent sur nous comme l'eau glisse sur les plumes du canard. (...) Nous volons au-dessus du marigot nauséabond et nous y reviendrons en maîtres, lorsque le temps viendra. Et en vérité mes amis, je vous le dis: il viendra bientôt."

Professeur Soumaïla Sidibé
Jeudi 11 Septembre 2003, 14:13. Rubrique "Club".
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