Ce matin, Bamako se réveille enfin pacifiée, pour de bon semble t'il. Les journées d'hier et d'avant-hier ont vu les forces gouvernementales reprendre progressivement le contrôle de la capitale face à des petites bandes mobiles d'éléments incontrôlés. Cette nuit ayant été calme, on peut raisonnablement espérer que l'insurrection est enfin terminée.

Après cette semaine de violences, le bilan humain est plus léger qu'on aurait pûle craindre. On dénombrerait une dizaine de morts et quelques dizaines de blessés. Une enquête policière serait en cours afin de vérifier les allégations faisant état de coups de feu de la part des services de sécurité privés de l'Etoile Rouge. Le bilan humain (relativement) léger ne saurait masquer le choc que ces émeutes ont représenté pour un pays qui se croyait à l'abri de tels accès de violences. Déjà, certains mettent en cause le club de l'Etoile Rouge, affirmant que qui sème le vent récolte la tempête et qu'il n'y a pas de fumée sans feu. D'après ces oiseaux de mauvais augure, la violence sur le terrain causerait de la violence en dehors de ce dernier. Certains activistes des droits de l'homme associés à certaines autorités religieuses ont donc commencé à militer pour une interdiction pure et simple de l'ultraball malien.

Du côté du club on se veut rassurant. Les joueurs et les membres du staff qui étaient en déplacement en Casamance ont pû enfin rentrer à Bamako dans des conditions de sécurité satisfaisantes. Ils ont été accueillis à la gare par une petite poignée de supporters. Le match contre la Roma, ce dimanche, s'annonce pourtant tendu. Les deux équipes sont mal classées et on ne sait encore comment le public bamakois va réagir à cette semaine folle.