La récente altercation entre SHB et Seydou Gaoussou Sissoko lors du match contre les Belfast Renegades n'a fait que mettre au grand jour ce que les initiés savaient déjà: ce n'est plus l'entente parfaite entre les deux hommes. D'un côté SHB reproche à son président de privilégier l'aspect financier à l'aspect sportif, de l'autre SGS reproche au français de trop tirer la couverture à lui. Faisons le point sur la situation.

SGS: le président en veut encore plus. Certes le club joue la montée et fait des bénéfices, certes la popularité des canards bamakois n'a jamais connu de tels sommets, mais SGS n'en tire pas assez de bénéfices personnels. Les finances du club sont sous l'oeil extrêmement attentif des services des impôts maliens, interdisant par là-même le moindre transfert de fonds vers les activités politiques de SGS (rappelons que la loi "Sissoko" qui réglemente les finances des clubs sportifs maliens lui a été spécialement dédiée). Il ne bénéficie que très peu de la popularité de l'Etoile Rouge de Bamako car les médias ne lui accordent pas la couverture médiatique qu'il estime mériter. Le président du club commencerait à prendre ombrage de ce que les succès des canards bamakois soient attribués à SHB alors qu'il estime être la pierre angulaire de l'ascension de Bamako.

SHB: le coach reproche à son président de ne pas lui accorder les fonds nécessaires pour construire une équipe de niveau mondial. Il estime que des investissements supplémentaires sont nécessaires pour éviter que le club ne végète en ligue open. Selon lui, le club ne tient pas les promesses qui ont incité le célèbrissime coach à venir au Mali. SHB ne se satisfait pas de jouer les seconds rôles et semble avoir du mal à partager le pouvoir décisionnaire avec son président, une situation à laquelle il n'est pas habitué.

Alors, quel avenir pour la collaboration entre les deux hommes? Le président Sissoko est conscient qu'il lui serait impossible de retrouver un coach du même calibre que SHB dans la situation actuelle. SHB quant à lui ne peut pas partir sur un échec. Les deux hommes sont donc contraints de collaborer. Ils se seraient réunis après le match contre les Belfast Renegades et auraient mis les choses à plat. SGS se serait engagé à faire des efforts dans les investissements à long terme et SHB aurait accepté de ne pas empiéter sur le domaine réservé du président.

Mais les deux hommes ont une forte personnalité. Si le club ne connaît pas les succès escomptés, il leur sera difficile de cohabiter paisiblement. Notons cependant, que des rumeurs persistantes font état de l'entrée de SHB dans le capital du club à hauteur de 12,5%. Si le français entrait effectivement dans le capital de l'Etoile Rouge de Bamako, ce serait un signe fort que les deux hommes ont su trouver un terrain d'entente.

Pour conclure, signalons enfin que certains journalistes sportifs pensent que cette "brouille" ne serait que du vent. Ils croient les deux hommes capables du pire et du meilleur pour faire parler d'eux et du club...