Il avait refusé de répondre à la presse après son interview choc "King Kong est une lopette !" et nombreux sont ceux qui se demandaient ce qu'il était devenu. Nous l'avons retrouvé pour vous et il a accepté de répondre à nos questions. De notre envoyé spécial en Bretagne, Habib Coulibaly, voici une interview exclusive de Gebregzhiaber Ermias, ex Etoile Rouge de Bamako (1 QT, sorti sur blessure à la 4ème phase), transféré dans la légendaire équipe de Vannes pour 300 euros (le président Sissoko en parle encore avec de l'émotion plein la voix).

Gebregzhiaber, merci de nous recevoir chez vous.
Oh vous savez, ce n'est pas vraiment chez moi, c'est juste en attendant des temps meilleurs, là je loue avec un collègue.
Alors Gebregzhiaber, racontez-nous, 2102, vous prenez votre retraite...
Oui, et Vannes ne s'en est jamais relevé. C'est bien simple, en 2103 ils n'étaient plus là. Sans moi, ça n'avait plus de sens de continuer, tout le monde l'a vite compris, je les avais d'ailleurs prévenus.
On ne peut pas dire que vous quittez l'Ultraball avec un palmarès de folie. Votre seul fait de gloire est de détenir le record de la plus courte durée passée puisque vous avez été blessé au premier contact avec l'adversaire lors de votre premier match (Kostroma Poètes de l'Apocalypse - Etoile Rouge de Bamako, 2101-02, 1er QT, 4ème phase).
Oui, oh, c'est anecdotique. Je laisse dire parce que c'est sympathique, trivial, mais la vérité c'est que je voulais envoyer un message fort au staff de Bamako. Je me suis laissé tomber pour que ce petit môssieur SHB comprenne bien qu'il ne pouvait pas compter sur moi comme cinquième roue du carrosse. Moi mon job c'est star, pas faire valoir.
Le message est bien placé puisque vous avez été mis en transfert dès la journée suivante. Vous en voulez toujours au staff de Bamako ?
Ouais, c'est des clowns là-bas. Un jour ou l'autre la vérité éclatera et ça éclaboussera du monde ! Ils sont sciemment fait capoter ma carrière parce qu'ils avaient peur que je leur fasse de l'ombre. Ils ont bien vu que j'étais trop fort pour le club. Allez stop, j'ai pas envie de parler de ces médiocres...
Bien. Pourtant, à Vannes, si vous avez plus de temps de jeu, on ne peut pas dire que votre empreinte se soit faite sentir...
Oui, d'accord, mes stats ne sont pas mirobolantes. Mais mon influence sur l'équipe a été déterminante. Sans mon fighting spirit, l'équipe aurait sombré.
Euh... Tout de même, 11 défaites, 5 points marqués pour 280 encaissés...
Sans moi ça aurait été pire. Vous ne pouvez pas comprendre, c'est un truc que seuls les gars sur le terrain peuvent sentir.
A propos de sentir, on s'est beaucoup moqué de votre armure maison, à base d'algues et de coquillages. Il paraît que ça sentait la marée dans les vestiaires.
C'est facile de se moquer, c'est facile. Mais moi je suis un vrai mec et j'ai qu'une parole. J'avais juré de ne plus me laver tant que Vannes ne gagnait pas, j'ai tenu parole, alors si y-a des mesquins hein, moi je m'en fous, je me suis tenu droit comme un "I" dans la tempête. Malheureusement mes coéquipiers n'étaient pas à ma hauteur, en un sens c'était prévisible, un talent comme le mien est rare, par définition.
Que faites vous depuis votre retraite sportive ?
Je me tiens à la disposition d'une grande équipe qui rechercherait un entraîneur de talent. J'ai eu des touches avec Auckland ou Anchorage par exemple, mais ça ne s'est pas fait. Je pense que les présidents ont peur d'être éclipsés par mon aura. Je pose ma candidature pour les Teddy Bears, on va bien voir si il y a des vrais hommes à Rennes. En plus je ne suis pas loin puisque j'habite toujours à Vannes.
Vous travaillez ?
Oui. En fait je sers de guide pour l'ancien stade des Vannes Goddes Mad Team's. J'ai gardé mon armure marine, ça semble plaire, on me donne des pourboires, parfois on me demande des autographes, ça fait plaisir de voir qu'on ne m'a pas oublié.